Il nest pas nécessaire davoir lu ne fût-ce quun ouvrage de Charles Bertin pour traverser, avec intérêt, sinon avec plaisir, un livre tel que celui-ci. Il suffit daimer la lecture, les écrivains, la pensée, la fiction
Du coup, ce qui suit ne sadresse pas à quelques-uns, mais, franchement, à tout le monde.
Lidée, dès lors, serait dentrer dans le présent volume un peu comme on se mettrait à lécoute de la conversation que soffrent deux amis, lun, il est vrai, parlant le moins possible et lautre, à linverse, la règle du jeu étant celle-là pour la circonstance, acceptant de développer sa matière, dapprofondir ses réflexions. Au fil des échanges, que vous suivez avec une délicieuse indiscrétion (dans un train dont vous oubliez la lenteur ou la vitesse ; dans le salon dun hôtel, le soir, après le dîner ; sur le pont dun paquebot où vous espérez que les deux complices ne disparaîtront pas à la prochaine escale), au fur et à mesure que vous parviennent leurs paroles partagées, vous vous laissez prendre. Se referme sur vous un piège étrange dont le désir de vous libérer ne se manifeste pas.