Léopold Courouble (Bruxelles 1861-1937), à Bruxelles, rue des Chartreux, dans la belle demeure familiale, surmontée dun double pignon à redans, quil a décrite dans La Maison espagnole (1904). Âgé à peine de sept ans, Léopold a été mis en pension à Vanves. Pensionnaire quelque temps au Lycée Louis-le-Grand, il revient adolescent de Paris en 1877, pour achever ses humanités à lAthénée de Bruxelles. Sil lui plaira, dans le cycle des Kaekebrck (qui fera des émules, parmi lesquels les auteurs fameux du Mariage de Mlle Beulemans) et quelques autres ouvrages, de peindre avec un réalisme tout imprégné de sympathie les Bruxellois bruxellisants du bas de la ville, il lui déplaisait que son entreprise amenât les esprits simplistes à voir en lui un bon Brusseleer.
Inscrit à lUniversité libre de Bruxelles, il en sort en 1884 avec le diplôme de docteur en droit. Ce quil a appelé discrètement la fortune changeante le réduit tout soudain à la pauvreté. Que faire? Le métier davocat soffre à lui. Il plaide quelque peu, mais il eut vite fait, dira George Garnir, de prendre en grippe la robe et le rabat du stagiaire. Il sembarque alors comme simple matelot sur un navire qui part pour lAmérique, une aventure sans lendemain quil racontera dans Atlantique Idylle (1895), et qui, souvenir durable, lui fournira le sujet et le cadre de son dernier roman, À bord du Jacques Van Artevelde.
Il soriente vers le journalisme. Les chroniques judiciaires, signées Maître Chamaillac, quil donne à La Réforme, mettent en lumière son talent de narrateur ; il en publiera un choix dans Mes Pandectes (1904). Voilà quon lui propose, en 1889, un poste de magistrat au Congo. Il laccepte, et il apporte à ses fonctions un zèle méritoire. Mais des ennuis de santé interrompent sa carrière africaine. Bien que brève, elle hante sa mémoire : En plein soleil (1900), Profils blancs et frimousses noires (1901), Images doutre-mer (1903).
Les premiers de ces textes sont enfin réédités.