
Heinrich Heine, écrivain juif dorigine allemande et de passion française, incarne nombre de contradictions de son époque, exacerbées par sa propre appartenance à deux mondes complémentaires dans leur antagonisme : le germanique et le latin. Selon son ami Théophile Gautier, « jamais nature ne fut composée déléments plus divers que celle de Henri Heine ; il était à la fois gai et triste, sceptique et croyant, tendre et cruel, sentimental et persifleur, classique et romantique, Allemand et Français, délicat et cynique, enthousiaste et plein de sang-froid, tout, excepté ennuyeux ; cétait vraiment lEuphorion, enfant de Faust et de la belle Hélène. » De la bouche de ce sagittaire, né à Düsseldorf, le 13 décembre 1797, et décédé à Paris, le 17 février 1856, jaillissaient en sifflant des flèches sarcastiques qui ne manquaient jamais leur but. Mais il fut aussi ce grand poète dont Schubert, Schumann, Mendelssohn, Brahms et beaucoup dautres mirent en musique dinnombrables Lieder.
Alain PREAUX, Docteur en philosophie et lettres (Université Libre de Bruxelles), est lauteur de nombreux articles sur les xviiie et xixe siècles allemands (entre autres Friedrich Schiller, Jean Paul, E.T.A. Hoffmann, Achim von Arnim, Friedrich Hölderlin et Heinrich Heine). Il enseigne à lÉcole supérieure de traducteurs et interprètes de la Ville de Bruxelles, ainsi quà lUniversité Libre de Bruxelles. Il a publié trois ouvrages relatifs à Friedrich Hölderlin, tous parus aux éditions Le Cri : Poèmes de lautre vie (1993), Prose de lautre vie (1996) et Lénigme Hölderlin (1996).