La bande dessinée a généré depuis près de quarante ans des discours de rupture variés. Elle revendique désormais une maturité et une exigence artistique que confirment la diversification de ses procédés graphiques ou narratifs, la mise en place dun appareil de consécration spécifique et lapparition de nouvelles pratiques éditoriales.
Les actes du colloque de Bruxelles (2008), qui sont publiés ici, ont pour ambition autant de dresser le bilan dun champ en pleine mutation que de dépoussiérer les discours académiques sur la bande dessinée.
En se concentrant sur la BD francophone belge, ces contributions éclairent les démarches artistiques novatrices, se penchent sur des stratégies inédites dans la diffusion du medium et sintéressent à lapparition de sociabilités nouvelles. Elles étudient également lévolution des genres et des registres ou les rapports entre bande dessinée et industrie culturelle. En outre, elles situent la place réservée à une avant-garde qui se cherche encore souvent entre littérature et art contemporain. Elles se penchent, enfin, sur lengagement des auteurs.
Les pistes de réflexion que ce numéro de Textyles explore confirment que létude de la bande dessinée nest plus en phase démergence et constituent un champ de recherche bien balisé qui, à son tour, remet en perspectives les disciplines des sciences humaines convoquées dans lanalyse de la BD.