À quelques mois de la commémoration du cinquantenaire de lindépendance du Congo (2010), à trois ans des troisièmes (1960, 2006) ou des quatrièmes (1960, 1964, 2006) cest selon élections libres et démocratiques de ce pays depuis 1960, tous les Congolais ont un besoin impérieux de bien voir le chemin parcouru, les embûches rencontrées, surmontées, évitées ou, au contraire, subies, de mesurer les volontés réaffirmées et les tentatives mises en uvre dans la voie de lémancipation ou de la soumission, pour sengager avec détermination, imagination et audace, sur la route dun avenir ouvert à toutes les opportunités.
Lhistoire, en tant que connaissance produite selon des règles et des procédures strictes par des professionnels, ne ressemble aucunement à un parcours automobile, dans lequel le conducteur aurait les yeux rivés sur le rétroviseur. Cest au contraire un parcours dense et riche, où lon regarde devant soi plutôt que derrière soi, où les bifurcations négligées hier laissent toujours entrouvertes les portes suggérant les possibilités infinies de demain.
À ce titre, lhistoire ne se donne donc pas comme une contemplation du passé. Elle est, au contraire, une science enracinée dans le présent et dans les effets quelle est capable de produire, tournée vers laction, une action déterminée, courageuse, inventive et lucide, celle-là même dont le Congo daujourdhui a besoin.
Isidore Ndaywel, président de la Société des historiens congolais, est professeur ordinaire au département des sciences historiques de luniversité de Kinshasa, membre correspondant de lAcadémie royale des sciences doutre-mer à Bruxelles et chercheur au centre des mondes africains de luniversité Paris I la Sorbonne à Paris. Il est, sans conteste, une référence incontournable en matière dHistoire du Congo.