La France gaullienne fabrique du Français moyen. Telle est lhypothèse générale de cet ouvrage, qui examine la manière dont les Trente Glorieuses furent le creuset dune nouvelle donne identitaire collective. Le mythe de luniversalité française, largement ébranlé au sortir de la seconde guerre mondiale, se révèle en effet difficilement compatible avec les importantes mutations qui accompagnent cette période : perte des colonies, influence de la culture populaire américaine, montée du libéralisme, avènement de la société de consommation, etc. Tous ces bouleversements dessinent un nouvel imaginaire social, une nouvelle façon de se penser « Français » : le cinéma, la bande dessinée, la chanson populaire, la littérature et lessai captent et diffusent, à leur manière, les représentations et les chromos qui font lépoque.
En six chapitres thématiques rédigés par une équipe internationale de chercheurs, ce volume brasse une large portion de la rumeur sociale des années 1958 à 1981 et propose une lecture originale et cohérente de cet univers culturel étrangement familier que composent, pêle-mêle, Roland Barthes, Georges Perec, Achille Talon, le Petit Nicolas et bien dautres.