Relire Michaux avec des yeux neufs ?
Une gageure face à labondance du discours critique déjà engrangé.
Une nécessité, pourtant, à lheure dune entrée dans la collection de la Pléiade qui offre au regard le déploiement de la totalité de luvre dans le champ poétique comme dans le domaine pictural ; au moment aussi où dimportants travaux biographiques permettent une approche nouvelle des dérobades identitaires incessantes de lauteur de Mouvements.
Relire Michaux avec des yeux neufs ?
Une exigence pour dénouer les rapports complexes noués avec sa Belgique natale. Et une opportunité stimulante, quand se profile une nouvelle génération de chercheurs venus de Belgique et de France, bien sûr (comme Jean-Pierre Bertrand, Catherine Daems, Laurent Demoulin, Sylviane Goraj, David Vrydaghs ou Anne-Christine Royère) mais aussi dAngleterre (Nina Parish) et du Québec (Jean-François Bourgeault), avides dinvestir les nouveaux espaces de sens ainsi dégagés.
Textyles leur ouvre ses pages. Et le résultat ne manque pas détonner : coups de projecteurs inédits sur les stratégies éditoriales des années vingt (lectures inspirantes, participation aux revues, réception critique... ), décodage à la loupe des entrelacs entre mots et images (e. a. à travers la question du corps, du mouvement et du rythme), inter-rogation stimulante sur les codes de lecture (de la conquête mot à mot du poème jusquau partena-riat savamment équivoque avec le lecteur)...
De nouvelles voix, et de nouveaux repères. Afin que se poursuive linvention toujours continuée des mouvements tracés par ce géant aux pieds dargile. (Dossier dirigé par Véronique Jago-Antoine & Jacques Carion)