
À lheure où il est de plus en plus question de mettre en place les conditions propres à établir une « société de la connaissance » en Europe, ce livre se penche sur un aspect fondamental de cet ambitieux programme : la redéfinition du rôle économique dévolu aux universités en Belgique. Louvrage tente de montrer, à travers une perspective historique qui remonte au milieu du XIXe siècle, que les universités belges nont pas attendu les années 1970 et la chute des dépenses publiques dans le secteur de la recherche et de lenseignement supérieur pour élaborer des contacts directs avec le secteur privé. On peut dailleurs dire que lâge dor des relations industrie-université date de lentre-deux-guerres, après que la science eût montré la voie à suivre pour accélérer le développement dune industrie moderne. Que ce soit par lentremise des ingénieurs issus des Facultés des sciences appliquées ou dans les collaborations interindividuelles impliquant de nombreuses disciplines, les universités belges ont déserté, pour le meilleur et pour le pire, la fameuse « tour divoire » derrière laquelle on les range si fréquemment. Sur le plan de lenseignement, elles ont également participé au démarrage des formations en management, sinscrivant plus que jamais dans une dynamique de perfectionnement des élites dirigeantes. Au final, cet ouvrage évalue dans quelle mesure et à travers quels mécanismes lespace académique a fini par rencontrer les exigences dun nouveau régime économique à forte concentration scientifique.
« Reprendre ces questions à la lumière de ce brillant ouvrage riche de notre histoire industrielle et des potentialités de nos universités va certainement alimenter lindispensable débat didées. A cet égard, il serait souhaitable que ce livre génère dautres essais et réflexions centrés sur notre situation en Communauté Française, en Belgique et en Europe. Ainsi, les instruments qui se mettent en uvre pour tenter doptimaliser recherche et innovation en respectant leurs valeurs intrinsèques seront appréciés avec la même rigueur scientifique que celle qui a présidé à la rédaction de cet ouvrage. » (Philippe Busquin, Député européen, Ancien commissaire européen à la recherche).
Kenneth Bertrams (né en 1977) est docteur en histoire et licencié en philosophie de lUniversité Libre de Bruxelles. Chargé de recherches au F. N. R. S. , il a publié (édition en collaboration avec Serge Jaumain) Patrons, gens daffaires et banquiers. Hommages à Ginette Kurgan-van Hentenryk (Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004). Sa thèse de doctorat a été couronnée par le Prix triennal Jean Stengers décerné par lAcadémie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique.