
Philippe le Bon, qui se voulait légal des rois et empereurs, fonda en 1430 à Bruges le « Noble Ordre de la Toison dor », en souvenir de léquipée mythologique de Jason et des Argonautes, partis en Colchide à la conquête de la Toison. Un Ordre qui, disait-il, devait surpasser en éclat tous les autres.
Si lOrdre a revêtu dès le début un caractère religieux et chevaleresque, on ne peut nier quil fut aussi et surtout une institution dordre politique : « que par iceluy la tranquillité et la prospérité de la chose publique soient deffenduës, gardées et maintenuës ».
LOrdre connut au cours de son histoire trois sièges : Dijon, Bruxelles (trois siècles durant) et Vienne. En tout eurent lieu vingt-trois chapitres, dont vingt et un dans les anciens Pays den bas (Belgique, Hollande, Luxembourg, Nord de la France) et seulement deux en dehors : Dijon et Barcelone.
Ces chapitres, qui passaient en revue les faits et gestes des chevaliers, examinaient en même temps les événements internationaux et la réponse à leur donner. Accompagnés de tournois, de cortèges fastueux et de riches spectacles, les chapitres offraient au bon peuple détonnantes réjouissances et loccasion à ne pas manquer de ripailler, de festoyer, de chanter et de danser.
Fuyant larrivée des troupes françaises en 1794, le trésorier de lOrdre ordonna lévacuation du trésor afin de le mettre à labri, en attendant de pouvoir le faire revenir à Bruxelles. Dabord entreposé en 1797 à la chancellerie des Pays-Bas à Vienne, ce trésor fabuleux fut ensuite dispersé à travers les musées viennois où lon peut encore ladmirer de nos jours.
Pierre Houart et Maxime Benoît-Jeannin ont conjugué leurs talents pour insuffler à cette Histoire de la Toison dor à la fois la rigueur historique et la forme, ceci pour le plus grand plaisir du lecteur.
Pierre Houart, né à Etterbeek en 1921, entreprit des études de sciences politiques et sociales aux universités de Bruxelles et Louvain, et un summer school à Columbia University (N.Y.). Il fonda notamment les revues Toison dor en 1969, et Présence de lHistoire en 1971. Membre associé du Centre Européen dÉtudes bourguignonnes et président dhonneur de lAcademia belgo-española de Historia de Madrid, il préside la Fondation Toison dor Académie Européenne dHistoire . Il est lauteur dune vingtaine douvrages, parmi lesquels LAfrique aux trois visages (CID), Les Riches Heures de la Cour en Belgique et Deux mille ans dhistoire, de la Belgique romaine à Albert II (J.-M. Collet).
Maxime Benoît-Jeannin est lauteur de plusieurs romans, dont Mademoiselle Bovary (coédition Le Cri-Belfond, 1991), Colonel Lawrence (Coédition Le Cri-Jean-Michel Place, 1992) et Chez les Goncourt (Le Cri, 2004). De deux biographies exhaustives : Georgette Leblanc 1869-1941 (Le Cri, 1998) ; Eugène Ysaye, le sacre du violon (Le Cri, 2001). Et dun essai sur les rentrées littéraires, La Corruption sentimentale (Le Cri, 2002).