
Dans Roseau le lecteur retrouve Henri Boulant, un garçon fragile, rongé par les doutes et les obsessions. Orphelin, Henri grandit dans des établissements religieux, où ses maîtres, les Pères Jésuites, lui insufflent bientôt dautres craintes. En effet, le catholicisme auquel il est initié dans son adolescence est moins la religion de lamour et du pardon fraternel (dont se font porte-voix ses « tantes-nonnes ») que celle de lhomme déchiré entre laspiration au Bien et la tentation du Malin ; la religion de la Grande Peur, la peur du péché, celui de la chair en premier. « Il faut rééditer
André BAILLON », écrivait en 1950 Marie de Vivier, la poétesse bruxelloise avec qui lécrivain a noué une liaison amoureuse durant les deux dernières années de sa vie. « Voici un maître dont on parle souvent sans lavoir lu, faute de le trouver en librairie. À cette époque dinflation littéraire, où lon gaspille tant de papier pour abuser un public qui ne se laisse pas abuser et fait la grève du Lecteur, ne pourrait-on pas faire un petit effort, tant en faveur de ce public que dun écrivain exemplaire ? »
Lancé en 1921 par la maison dédition parisienne Rieder et Cie,
André BAILLON (1875-1932) a connu quelques années de grand succès : ses livres sont tirés à plusieurs milliers dexemplaires et bientôt traduits en diverses langues étrangères. Ce nest quen 1976 que léditeur bruxellois Jacques Antoine réédite Un homme si simple, préfacé par Marie de Vivier. Lune après lautre, la plupart de ses uvres paraissent à nouveau, en Belgique.