Voici des « murs bruxelloises » mises en scène au travers des rapports entre les familles Kaekebroeck, Mosselman, Rampelbergh, Posenaer et autres habitants du « bas de la ville », héros pittoresques, croqués avec une grande dextérité. On ne peut sempêcher de penser à Pagnol et à sa trilogie marseillaise. Des pages sobres et vraies, imprégnées dune tendre bonhomie, vivantes et saines. Un récit attachant, de la couleur, une observation juste et pleine de bienveillance. Quant aux dialogues, dont lauteur a compris limportance, ils sont comme pris sur le vif tant ils sont naturels.
Nul na mieux saisi que lauteur de La Famille Kaekebroeck le jargon bruxellois émaillé de flandricismes, de belgicismes et de tropes hardis ou délicieux auxquels les lecteurs qui le peuvent ajoutent linimitable accent local. Lauteur parvient même à faire alterner, sans heurts et sans maladresses, latticisme de sa langue, fine et châtiée, avec le rude et burlesque baragouin de ses héros.
Cest de ce contraste continuel que naît un charme irrésistible
Léopold COUROUBLE (1861-1937) fut Docteur en droit. Il séjourna au Congo de 1900 à 1903, séjour dont il sinspira pour ses récits de voyages, notamment Profils blancs et Frimousses noires (1901). Ses textes « folklo-riques » ne doivent pas nous faire oublier, entre autres : Mes Pandectes (1900), En plein soleil (1900), Images doutre-mer (1902) et, surtout, Les Contes et récits dun Bruxellois (1907).