Cest avec joie et avec la conviction de ne pas manquer à mon devoir de réserve que jai accepté de préfacer louvrage de Me Vergauwen.
(
) Nous pensons elun et lautre que la Cour dassises, cest-à-dire la juridiction du peuple par le peuple, fait partie intégrante de la démocratie. Elle pourrait certes être simplifiée, par exemple en sécartant de la rigidité souvent lourde de la procédure orale. On pourrait même concevoir de réserver à une juridiction criminelle à deux degrés, statuant sans jurés, la connaissance de la plupart des crimes, mais on ne peut concevoir de refuser au peuple souverain, statuant seul, comme aujourdhui, la connaissance des faits commis sous lempire de la force majeure décrite par larticle 71 du Code pénal.
Nous sommes aussi daccord pour estimer que la justice doit être le résultat de laction du procureur qui poursuit et requiert, de lavocat qui sexplique, minimise, ou conteste et enfin dun juge qui doit être à la fois proche et indépendant des deux parties.
En ce qui nous concerne, nous avons conclu de nos carrières respectives la certitude quune justice sans avocat ne serait quune caricature permettant toutes les injustices et toutes les barbaries. Le terme « justice » sappliquant aussi bien à toute la procédure préalable au jugement, quau jugement lui-même. (Jean Terlinden, Président émérite à la Cour dAppel de Bruxelles.)
Éric Vergauwen, né à Ostende le 5 avril 1936, obtient trois licences en droit à Louvain et étudie la criminologie et les sciences économiques appliquées. Avocat depuis 1959, il sest spécialisé en droit pénal. Outre ses nombreux voyages à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya, en Tanzanie, en Israël, aux États-Unis et au Burundi, il séjourne aussi au Zaïre en juin 1982 pour défendre les membres de lUDPS. Il nous fait partager ici ses expériences de grand avocat pénaliste.