La biographie romancée de Catherine dOultremont se déroule dans le respect scrupuleux des grandes étapes de ce que fut la vie de Jean Pic de la Mirandole : sa quête incessante du savoir qui va le conduire dans toutes les grandes universités et les plus célèbres centres détudes dItalie, où il rencontrera les plus grands maîtres des plus grandes écoles de pensée de lépoque.
Et il y aura surtout Florence où lon voit Jean Pic qui, dans toute la gloire de sa jeunesse, déjà précédé dune éclatante réputation, sera accueilli « en héros » à lacadémie florentine. On peut imaginer avec quel émerveillement, avec quelle immense ferveur, le jeune homme, subjugué par lambiance capiteuse de lacadémie, se laissera graduellement fasciner par la vie intellectuelle quil y découvrait et par le platonisme florentin tel que lenseignait Marsile Ficin. Les circonstances y étaient pour beaucoup. Quon y pense : Pic a tout juste vingt ans. Il est accueilli avec empressement à la cour du Magnifique, par ceux-là même en qui il voyait, à juste titre, les plus brillants esprits de son temps. Il côtoie Poliziano le poète, les frères Benivieni dont le mystique Girolamo, Laurent lui-même se lie damitié avec lui et lui fait linsigne honneur de soumettre à son jugement quelques poèmes écrits dans sa jeunesse. Il admire le jeune Michel Ange qui y fait ses premières armes, tandis quen philosophie le « Prince des platoniciens » sempresse et propose protection, aide et assistance au jeune prodige qui sétait confié à lui. Comment supposer que Pic ait pu garder la tête froide face à cette efflorescence intellectuelle, à ce chatoiement didées, comment imaginer quil puisse ne pas céder à tant de chaleureuses adulations. Et se profile aussi dans lombre et faisant contrepoids à tant déclats, le sombre et farouche fanatique que deviendra bientôt Jérôme Savonarole
Cest ainsi quà travers le roman de Catherine dOultremont, nous découvrons en autant de vignettes variées et diverses les foyers les plus vivants de la Renaissance italienne du xve siècle, avec en arrière-plan les tensions géopolitiques de cette tumultueuse et brillante Italie. Ce roman devient ainsi une belle et vivante introduction à cette période fascinante que fut la Renaissance, doù allait sortir notre modernité.
Extrait de la préface de Louis Valcke (Université de Sherbrooke, Québec)
Catherine dOultremont, née en 1955, passe son enfance et sa jeunesse en Catalogne avant de sétablir en Belgique. Elle vivra toutefois plusieurs années en Italie, où saffirmera sa passion pour la Renaissance italienne. De formation artistique, autodidacte en matière de philosophie, Catherine dOultremont apporte sa contribution à des revues détudes traditionnelles et philosophiques. Le Prince de la Concorde est son premier roman. Mais quel roman !