Quoi de plus naturel quun écrivain dont limagination se trouve obligatoirement bridée lorsquil raconte et analyse les événements du passé, éprouve, à certains moments de sa vie, lirrépressible désir de prendre la liberté comme horizon ? La liberté de simprégner de ce qui lentoure ici et ailleurs, dimaginer ce qui pourrait sy passer, de pressentir le fantastique sous le réel. Si le contradictoire est incongru dans un ouvrage dhistoire, il ne lest pas dans la fiction ; il suffit de changer les coordonnées ou den introduire de nouvelles. À la liberté choisie pour horizon sajoutent la poésie de sites longuement observés jusquà linstant où linattendu fait tout basculer dans linsolite ou le mystère, le plaisir découter les vieux conteurs de légendes et aussi le bonheur de jouer avec les mots qui viennent à lesprit, de les ordonner sans aucune contrainte mais sans égarement.