Novembre 1918 représente une date-clé pour la Belgique. La joie de la population est mêlée de tristesse et de haine : le cauchemar de la Grande Guerre est fini, loccupant quitte le territoire et lheure des règlements de compte sonne enfin.
Comment les diverses composantes de la société belge ont-elles vécu la fin de cette Grande Guerre, quelle(s) images(s) ont-elles gardé de la répression des inciviques et quelle influence ces images exerceront-elles sur la répression suivante ? À travers la presse et les archives judiciaires, ce livre interroge, dans une première partie, lampleur des violences populaires au lendemain de lArmistice ; quelles furent les personnes visées par ces violences et comment les comprendre ? Une deuxième partie brosse un tableau général de la répression judiciaire en Belgique. Cette répression fut-elle planifiée ? Quels ont été les groupes sociaux les plus sévèrement épurés ? Y a-t-il eu des différences géographiques, linguistiques, politiques dans lépuration ? Comment sacheva la répression ? Comment la justice et son action furent-elles perçues ? Une troisième partie met à jour les imaginaires à luvre tout au long de la répression. Au nom de quoi, les opinions publiques réclament-elles vengeance ? Quelle vision ont-elles de la justice et des traîtres ? Comment se représentent-elles la Patrie et la guerre qui vient de sachever ? Dans la dernière partie, une plongée au cur de procès particuliers permet dapprocher au plus près des parcours individuels, la complexité des sentiments et des images suscités par loccupation et la répression des inciviques.